Les navettes de la Cité-Secours déposent des pèlerins sur le parking de la Cité Saint-PierreLes navettes de la Cité-Secours déposent des pèlerins sur le parking de la Cité Saint-Pierre
©Les navettes de la Cité-Secours déposent des pèlerins sur le parking de la Cité Saint-Pierre

UNE CITÉ « SECOURS » À LOURDES

La Cité Saint-Pierre à Lourdes : un sanctuaire de l’hospitalité, au service des pèlerins les plus fragiles.

Pas d'argent  pour aller à l'hôtel...

Jean Rodhain portait l’intuition profonde qu’un lieu au cœur de la cité mariale était nécessaire pour accueillir des familles pauvres, comme on peut le lire dans ce récit qu’il fait en 1955 :

« Sur le quai de la gare de Lourdes, le dernier train du soir part pour Paris. Une famille, père, mère et cinq enfants, embarque à la dernière minute. Tous les sept réussissent à tenir dans l’espace des quatre seules places libres. Dans le compartiment, accueil réprobateur vis-à-vis de gens aussi peu méthodiques.

On cause…
J’interroge les enfants : Pic du Ger ? Connais pas Gavarnie ? Connais pas.
Ces gens ne connaissent que la Grotte et la basilique. Absolument rien d’autre.
Je m’étonne : Mais depuis quand êtes-vous à Lourdes ? Depuis ce matin.

Tout le compartiment sursaute.
Alors, le père explique : « Oui, c’est vrai, on a quitté Paris hier soir. On n’est resté à Lourdes que la journée. On n’avait jamais vu Lourdes, et on avait une grande grâce à demander à la Vierge. Alors on a attendu d’avoir assez d’argent pour le voyage. Dès qu’on l’a eu, on est parti. On aurait pu payer l’hôtel pour deux nuits, si on n’était venu qu’à trois, mais on ne voulait pas se quitter. Alors, voilà, on part tous les sept, on dort deux nuits dans le train, et on a passé la journée entière à la Grotte. On a vu tout ce qu’il fallait voir. »

Un lieu d'accueil fait de paille... « C’est parce que j’étais la plus pauvre et la plus ignorante que Marie m’a choisie »

En 1872, depuis le couvent Saint Gildard à Nevers, Bernadette Soubirous entrée en vie religieuse, avait demandé que soit construit un abri pour accueillir les pèlerins pauvres.

Cet abri en forme de rotonde a existé dans le Sanctuaire Notre-Dame de Lourdes jusqu’en 1879. Situé au niveau de l’actuelle Vierge Couronnée sur l’esplanade du Sanctuaire, il pouvait accueillir jusqu’à 1000 pèlerins pauvres. Un incendie ravagea le bâtiment de bois. Après ça, aucune structure ne fut reconstruite avec la même capacité d’accueil.

Désireux de faciliter le pèlerinage aux plus pauvres, à l’approche du centenaire des apparitions, Monseigneur Théas, évêque de Tarbes et de Lourdes,  sollicite Jean Rodhain alors pour créer une Cité « Secours » à Lourdes.

C’est en 1955 que Jean Rodhain, secrétaire général du Secours Catholique, achète un domaine d’une vingtaine d’hectares sur les pentes du Béout à 1,5 kilomètre de la Grotte de Massabielle.

La Cité Secours Saint-Pierre sort très vite de terre grâce à la générosité continuelle des donateurs et ouvre ses portes le 1er mai 1956.
En tant que maison d’accueil du Secours Catholique, sa vocation est simple : accueillir les pèlerins sans ressources.

« C’est en 1872, que Bernadette a demandé, a exigé, et a obtenu la construction d’un très grand asile pour accueillir les pèlerins pauvres. Par conséquent en construisant la Cité Secours, nous n’avons rien inventé. Nous n’avons fait qu’exécuter un désir de sainte Bernadette… » – Jean Rodhain.

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